La découverte : Adélys, du classique à l’electro libre
Difficile d’imaginer, en écoutant la voix aussi diaphane que mutine de cette jeune femme, que son premier objectif, enfant, était d’être chanteuse d’opéra. Elle a même suivi un cursus classique via le sacro-saint conservatoire pour arriver à ses fins. Sauf que la rigidité de l’enseignement et de l’univers lyrique l’a détournée, voire dégoûtée, de sa vocation première. Il est vrai que de conservatoire à conservateur, il n’y a que peu de différence. Plutôt que se mettre dans la peau des personnages de Verdi ou Puccini, Adélaïde Prud’homme (son vrai nom) a donc préféré s’adonner à travers ses compositions à des histoires personnelles et singulières. Cet enfant de la balle (son père Éric était pianiste de jazz), sorte de Fantomette toute de jaune vêtue, avance pourtant sans masque pour offrir dans son premier album une chanson électronique ludique dont la légèreté n’est qu’apparente.
Le combat féministe est souvent au centre de son propos (les brillants Ton corps, l’Araignée entre autres) et c’est sur un rythme électro, presque dancefloor, que Écoutez le Nord porte avec une grande finesse le message des dangers qui menacent notre existence comme la montée des eaux et la sécheresse. Imaginé entre Évreux, Bruxelles, et Montréal (où elle a rencontré la Française Mell qui coproduit le disque) par une artiste nomade et résolument indépendante, Toutes les fenêtres et les ruisseaux se place tout à côté des œuvres d’autres électrons libres de la chanson française tel