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Libération
Violences sexuelles

Affaire «P. Diddy» : l’aube d’un #MeToo de l’industrie musicale américaine

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Le rappeur et homme d’affaires est incarcéré depuis le 16 septembre après une dizaine de plaintes dévoilant un vaste système de crimes et trafic sexuels. Un scandale à la hauteur du séisme Weinstein, qui pourrait marquer un tournant dans la libération de la parole des femmes dans ce milieu.
En septembre 2023, à New York. (Shareif Ziyadat/Getty Images)
publié le 27 septembre 2024 à 21h43

Pourquoi Sean Combs a-t-il choisi pour nom de rappeur «Puff Daddy» ? Parce qu’il était réputé, dans sa jeunesse, pour ses accès de colère façon Grand Méchant Loup : «Huff and puff» est la menace mise à exécution par le prédateur, dans les Trois Petits Cochons, de souffler sur les maisons des pourceaux pour les mettre en pièces. L’anecdote, confiée par l’artiste dans une interview en 1998, est rapportée à dessein dans la plainte déposée contre lui le 10 septembre, auprès d’une cour fédérale de New York, par Dawn Richard. La chanteuse, autrice et compositrice est devenue emblématique du courant alternatif du r’n’b, et a fréquenté et collaboré plusieurs années avec le «mogul» à partir de 2004, notamment au sein des groupes Danity Kane et Diddy-Dirty Money.

La plainte rapporte des années de maltraitance, d’agressions sexuelles et de séquestration dont elle aurait été victime, mais également des violences déchaînées de Combs, dont elle aurait été témoin directe, contre ses employés, artistes et proches, dont son ex-compagne Casandra Ventura, alias Cassie. Cette plainte est venue s’ajouter à une dizaine d’autres – dont la dernière le 24 septembre – révélant un vaste système de violence et d’oppression entièrement voué au plaisir et à la protection de «P. Diddy», artist