New Jazz Imagination. L’intitulé du premier album du quartette [Ahmed] avait toutes les apparences du manifeste pour une régénération d’une musique qui fêtait alors son centenaire. Huit ans plus tard, le contrebassiste Joel Grip retourne avec malice l’entendement de cette proposition : «Ce que nous faisons, c’est manifester notre mélange d’imaginations plutôt qu’imaginer un manifeste.» Hébergé sur Umlaut, New Jazz Imagination saluait la mémoire et la musique d’un autre contrebassiste, Ahmed Abdul-Malik, qui avait publié en 1961 un totémique recueil sur un autre label, New Jazz. Tout s’explique. «Sur ce disque, le thème d’ouverture, Nights On Saturn, a été l’un des enregistrements qui a changé ma vie. C’était vers 1981 […] et il m’impressionne toujours. On peut le comparer à The Magic City de Sun Ra dans la façon dont il crée un son d’un autre monde», analyse Pat Thomas, le pianiste pilier de ce quartette, dans un petit essai autour du legs musical de l’auteur de Jazz Sahara. Dès ce premier volume où il tâte de l’oud, Ahmed Abdul-Malik, formé aux rigueurs du classique, marqua sa différence en ancrant son répertoire en Afrique de l’Est, notamment au Soudan où se trouvait une partie de son ADN familial. «Ahmed Abdul-Malik est au cœur de différentes traditions, conceptions et pratiques musicales. Sa musique constitue un matériau de travail idéal pour des improvisateurs comme nous, car elle est précise tout en laissant de la pla
Concert
[Ahmed], une formation jazz quatre fois plus libre
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Joel Grip, Pat Thomas, Antonin Gerbal et Seymour Wright. (Guy Bolongaro)
par Jacques Denis
publié le 13 mars 2025 à 19h40