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Libération
Pression sociale

Alcool et drogue chez les musiciens : les risques d’un métier

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La consommation d’alcool et de drogue appartient à la mythologie de l’industrie de la musique, risquant d’entraîner artistes et leur entourage dans la dépendance. Mais les comportements commencent à changer, notamment chez les jeunes professionnels.
En backstage, février 2024. (Hypocean)
par Angèle Chatelier
publié le 8 novembre 2024 à 17h03

Dans le monde de la musique, l’alcool est disponible partout. Il y a ce verre que l’on prend en allant voir un concert. Cet apéro impromptu au boulot, celui presque obligé organisé pour les professionnels en festival, ce petit verre pour se donner «un coup de pouce» quand on commence dans le métier, celui que l’on boit «pour tenir» la nuit entière. Travailler dans la musique est un rêve pour beaucoup : un monde de culture, de grandes scènes et de prestigieux festivals. C’est aussi celui où l’alcool est normalisé et la drogue banalisée. Des consommations à risques répandues mais dont aucun des nombreux professionnels que nous avons rencontrés n’a accepté de témoigner à visage découvert.

Si «tous les métiers sont concernés» par les conduites addictives, selon un baromètre de Santé publique France, les métiers des arts et du spectacle font partie des plus exposés. Ce que confirme Sophie Bellet, psychologue à l’Insaart (Institut de soin et d’accompagnement des artistes et des techniciens) : «L’alcool fait partie de la “culture métier”. C’est quasiment le seul univers professionnel où il est souvent mis à disposition sur le lieu de travail, que ce soit dans les salles de spectacle ou les festivals. Pourtant, consommer de l’alcool en travaillant est interdit», rappelle-t-elle. Si des études autour des conduites addictives et de la santé mentale des artistes ont déjà vu le jour, peu d’entre elles se concentrent sur leur entourage, managers, tourneurs, employés de maiso