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Alune Wade, rives et chansons

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Dans son sixième album conçu comme un voyage au cœur de l’Atlantique noire, «New African Orleans», le bassiste sénégalais retrace les racines du jazz.
Le bassiste sénégalais Alune Wade. (Wlad Simitch)
publié le 3 juillet 2025 à 21h32

On ne commence pas impunément un disque par Night Tripper de Dr John, géant de La Nouvelle-Orléans dont l’aura plane sur ce nouvel album d’Alune Wade. Dr John ne se rêvait-il pas en réincarnation d’un prince sénégalais, déporté à Cuba avant d’être affranchi en Louisiane, qui possédait des pouvoirs magiques ? C’est l’un des symboles qui résume le propos du bassiste sénégalais, parti en quête de la spiritualité africaine de la capitale de la Louisiane, «cette ville qui est aux Etats-Unis ce que Salvador de Bahia est au Brésil : un conservatoire de rites africains». Et c’est ainsi qu’il a traqué les traces de musique du continent premier dans cette ville qui fut la seule à permettre au tambour de battre le rappel des esprits ancestraux, allant même jusqu’à fréquenter les indian practices, les joutes verbales et percussives qui rythment les soirées de dimanche. Pour ce disque, il s’est même adjoint les services de quelques références de la cité dont on dit qu’elle ne dort jamais, à l’instar du batteur Herlin Riley, qui a dans les mains cette science du groove si particulière. «Herlin vient d’une famille de griot. Son grand-père fut le premier à jouer de la batterie dans une église.»

Fanfares

Ce sixième album sous son nom, Alune Wade l’a conçu comme un voyage au cœur de l’Atlantique noire : From Congo to Square, pour paraphraser la ballade où il dialogue avec la chanteuse Somi pour narrer l’épopée des fanfares des deux côtés de l’océan. «Contrairement