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Hotte line

Ambient : retour sur l’histoire unique de l’éclair Obscure Records

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Alors que paraît un coffret rassemblant l’ensemble des albums du label de musique expérimentale des années 70 emmené par Brian Eno, retour sur l’institution, éphémère et ­­avant-gardiste, dont le compositeur Gavin Bryars fut l’un des piliers.
Le Portsmouth Sinfonia sur la plage de Southsea, en 1970. (Roberto Masotti/Roberto Masotti / Lelli e Masott)
publié le 8 décembre 2023 à 16h08

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Mai 1970, dans la cour centrale du Portsmouth College of Art, un concert pas comme les autres. Un des professeurs de l’école, Gavin Bryars, a eu l’idée d’inviter ses élèves, dont la majorité n’a jamais tenu un instrument de musique en main, à le rejoindre sur une scène de fortune pour interpréter des airs connus du répertoire. La cacophonie est totale, l’orchestre improvisé trois jours plus tôt tout juste capable de reprendre en chœur, et dans quel état, l’air de messe The Lord Is My Shepherd. Quelque temps plus tard, le Portsmouth Sinfonia, orchestre anar, sera pourtant muni d’un chef d’orchestre, d’un répertoire (l’Ouverture de Guillaume Tell ou le Beau Danube bleu) et de plusieurs musiciens emblématiques de l’avant-garde, dont le pianiste John Tilbury, le compositeur Michael Nyman ou, dans sa section vents, un jeune artiste en formation du nom de Brian Eno. Ce dernier n’avait pas encore fondé Roxy Music. Mais devenu pop star parmi les plus flamboyantes du glam rock, il produira les deux premiers albums génialement grinçants du Sinfonia en 1973 et 1974. Et plus encore que sa rencontre aux beaux-arts avec Pete Townshend, futur leader des Who, ce