Frànçois & The Atlas Mountains, Age fleuve (InFiné/Idol)
Presque quinze années séparent Piscine (titre inaugural de Frànçois & The Atlas Mountains pour le label anglais Domino) de cet Age fleuve, et des eaux plus ou moins agitées ont porté le Français de Saintes sur des rives dont il n’aurait sans doute jamais pu rêver l’étendue ni l’accueil. Désormais accosté chez InFiné, maison idéale pour les expériences de brouilleur d’ondes dont il aime à submerger ses compositions, en chanteur émotif et de motifs (empruntés aux courants mondiaux), il retrouve la fluidité d’écriture et la légèreté amniotique des renaissances d’après naufrage. La pandémie assassine (perte du père évoquée en pudeur et avec une orchestration frivole sur Aïeul inconnu) et ses obligations de surplace ont obligé le voyageur à sédentariser un peu plus ses envies, mais l’introspection ici revendiquée n’empêche en rien sa musique de vivre sa liberté formelle, nullement contrainte, simplement moins chargée en électricité qu’hier. Les meilleurs moments sont d’ailleurs ceux qui se languissent en ballades surannées : Fleuve des âges comme du Daho ou Chamfort grand cru, Elle s’envole avec cordes et sax empourprés, Rappelle-toi chanté à l’unisson avec l’Anglaise Rozi Plain… Peu de Français, depuis sans doute Lizzy Mercier Descloux, auront fertilisé avec autant de naturel des vibrations et pulsations d’ailleurs avec la chanson d’ici, et l’Atlas dévoile encore des territoires où ça jubile (Où mène la nuit), des reliefs pop