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House

Après l’afrobeats, l’amapiano : l’Afrique fortissimo

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Pure émanation de la house sud-africaine dite «post-apartheid», le genre musical né au début des années 2010 semble connaître le même destin que l’afrobeats nigérian : il envahit les dancefloors et s’immisce dans les prods de beatmakers du monde entier.

L'amapiano commence à se faire entendre dans les soirées parisiennes, comme ici au Mazette (XIIe arrondissement). (Ingabee)
ParKatia Dansoko
Journaliste - Modes de vie
Publié le 12/02/2023 à 17h01, mis à jour le 12/02/2023 à 23h11

Si vous avez tout compris à l’afrobeats – ce genre musical nigérian qui a conquis toute la planète –, il est temps de varier les plaisirs, voire de carrément changer de disque côté musiques africaines contemporaines. Car depuis cinq ans environ, l’amapiano, ramification de la house sud-africaine aux côtés du kwaito, du shangaan electro ou du qgom, trace sa route au-delà des frontières de la «nation arc-en-ciel». En passe de connaître le succès mondial à son tour.

Chez nous, ce style né dans la province du Gauteng, dans le nord de l’Afrique du Sud, enjaille les aficionados de sons kainfs les plus avertis depuis le début des années 2010. Pour les néophytes, plaçons le curseur autour de 2018. «L’amapiano, terme zoulou qui signifie «beaucoup de piano», est une évolution du kwaito auquel on a ajouté du jazz et du bacardi [autre forme de house avec mélodies up-pitchées et batteries azimutées, ndlr]», indique la journaliste musicale Shiba Melissa Mazaza, installée au Cap. «A la fin du régime de l’apartheid, le kwaito était une façon pour les populations noires d’exprimer une forme de liberté retrouvée.» De fait, dans les townships des nineties avides de liesse, ça bouillonne sévère. Fini le musellement. Place aux radios pirates, aux sound systems avec montée de décibels au max manœuvrée par de jeunes DJ biberonnés au hip-hop,