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Au festival Musica, le monument de l’éminent Louis Andriessen

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La 42e édition du festival strasbourgeois dédié à la création contemporaine s’ouvre ce vendredi avec «De Staat», un classique du compositeur néerlandais disparu, influencé par les répétitifs américains.
Louis Andriessen à New York en octobre 2018. (HIROYUKI ITO/NYT-REDUX-REA)
publié le 19 septembre 2024 à 21h27

C’est avec le chef-d’œuvre de Louis Andriessen, disparu il y a trois ans, que s’ouvre la 42e édition du festival Musica de Strasbourg : De Staat, qui se réfère à la République de Platon. Considéré en France comme un personnage secondaire de l’avant-garde des années 60 et 70, parce qu’il est passé du sérialisme au minimalisme sans pour autant trouver son propre langage, le Néerlandais Andriessen n’en demeure pas moins le compositeur éminent de son pays, et a été joué par le Concertgebouw d’Amsterdam, l’ensemble new-yorkais Bang on a Can, le Kronos Quartet, le Philharmonique de New York et celui de Los Angeles. Par sa manière d’embrasser la musique pop, il a influencé ses compatriotes, séduit le cinéaste Hal Hartley et l’artiste multimédia Peter Greenaway qui a collaboré avec lui sur trois opéras, dont Writing to Vermeer.

«J’ai composé d’emblée, imitant tout»

Pour sonner trop souvent comme une déclaration d’allégeance aux trouvailles de Steve Reich, la musique d’Andriessen sait toutefois susciter l’intérêt. On en fit l’expérience en assistant, en 2014, à une nouvelle production, signée Heiner Goebbels, de son opéra De Materie, autre classique monté en 1989 à Amsterdam par Bob Wilson. Débutant par un accord martelé 144 fois par les vents, les cuivres, les pianos, les guitares et les basses électr