Son nom de baptême était Christine Perfect, et de perfection il fut souvent question concernant l’apport de Christine McVie – morte le 30 novembre à 79 ans – au sein de la rutilante machine pop FM Fleetwood Mac, à leur zénith commercial de la seconde moitié des années 70. Perfection de compositions, qui malgré la haute concurrence interne squatteront la moitié du Greatest Hits du groupe paru en 1988. Perfection du chant contralto ourlé dans le satin, comme du jeu au clavier en touches molletonnées, et de paroles chroniquant souvent en direct la romance tumultueuse de l’époque. Il y a du Véronique Sanson en Christine McVie – l’inverse fonctionne également –, pas seulement pour ces raisons techniques, aussi pour ce destin embrasé sous le cagnard californien, avec toutes les débauches et cruautés afférentes, d’une fille qui n’aurait logiquement jamais dû se trouver là.
Nouveau souffle et beauté biblique
Née en 1943 dans le Lancashire (nord-ouest de l’Angleterre), Christine Anne Perfect a grandi dans les Midlands (Birmingham) auprès d’un père professeur de violon, lui-même fils d’un organiste de l’abbaye de Westminster. Collée derrière un piano à 5 ans, puis solidement instruite dans les écoles de musiques durant l’adolescence, elle doit à son frère John la découverte de Fats Domino et l’encanaillement hors du sérail classique qui l’amène à bifurquer vers les clubs de blues lorsqu’elle est en âge de sortir du giron familial. Elle y rencontre Spencer Davis, joue parfois sur scène avec lui, puis s’attache à d