L’événement est passé inaperçu chez nous : le 15 juin, au stade Kyle-Field de College Station, Texas, le record du monde du plus grand nombre de spectateurs réunis lors d’un concert unique aux Etats-Unis était battu. Avec 110 905 billets vendus, un artiste dépassait les tenants du titre, indétrônables depuis 1977 – le groupe Grateful Dead et ses 107 019 entrées au Raceway Park, dans le New Jersey. L’artiste en question n’est pas Taylor Swift. Ni Beyoncé. Encore moins Billie Eilish ou Kendrick Lamar. Il s’agit en fait du chanteur country George Strait, figure centrale de la vague néotraditionaliste du genre dans les années 80, auteur d’un carton monstre en 1992 (la bande-son du film Pure Country) et classé à la treizième place des plus gros vendeurs certifiés par l’industrie musicale américaine. George Strait correspond très exactement à l’idée que se font 90 % des Français d’un chanteur country américain : un type qui ressemble à un croisement entre Jon Bon Jovi et Charlton Heston avec sur la tête un Stetson noir de la taille d’un piano. Et qui répond à l’impératif numéro 1 de toute figure du genre : se présenter comme foutrement, indiscutablement authentique. George Strait monte à cheval, a servi dans l’armée, est capable de choper du bétail au lasso, s’est marié avec son amour de jeunesse et pourrait être décrit comme un conservateur modéré. C’est une légende vivante dans un genre musical qui est aujourd’hui plus riche et présent que jamais – et témoigne mieux qu’au
Musique
Aux Etats-Unis, la country revient au galop
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publié le 1er juillet 2024 à 15h42
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