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Aux Grammy Awards, le sacre des femmes

Beyoncé est arrivée en tête des récompenses de la 63ème édition des Grammy Awards, qui avait lieu dimanche, tandis que la rappeuse Megan Thee Stallion a été sacrée «révélation de l’année». Billie Eilish, Taylor Swift et Kanye West ont également été récompensés.
Beyonce et Megan Thee Stallion récompensées pour le titre «Savage» à la 63e édition des Grammy Awards à Los Angeles dimanche. (Chris Pizzello/AP)
publié le 15 mars 2021 à 12h04

Une soirée triomphante pour les artistes féminines : les femmes ont gagné les principales récompenses lors de la 63e édition des Grammy Awards, dimanche soir. Avec quatre trophées, Beyoncé est arrivée en tête, battant le record de récompenses pour une artiste féminine dans la compétition américaine. Taylor Swift a elle aussi battu un record, devenant la première artiste féminine à décrocher à trois reprises le trophée de l’album de l’année, à égalité avec Stevie Wonder, Frank Sinatra et Paul Simon, pour Folklore, album surprise enregistré en plein confinement. La soirée de gala se déroulait à Los Angeles presque un an jour pour jour après les premières fermetures de salles de concert américaines en raison de la crise sanitaire.

La star en devenir du rap américain Megan Thee Stallion a reçu le prestigieux Grammy de la «révélation de l’année», la première artiste de rap à triompher dans cette catégorie depuis Lauryn Hill en 1999. Cette récompense consacre le succès de l’artiste après une année marquée par la sortie de son premier album studio Good News, un duo mémorable avec Cardi B sur WAP et son tube Savage avec la participation de Beyoncé sur un remix – qui a valu aux deux artistes les prix de la «meilleure performance rap» et de la «meilleure chanson rap».

En solo, «Queen B» a reçu le trophée de la meilleure vidéo musicale pour Brown Skin Girl et surtout été élue meilleure performance r’n’b pour son titre Black Parade, sorti dans la foulée du meurtre de George Floyd et des gigantesques manifestations antiracistes de l’été 2020. Beyoncé s’est montrée visiblement émue au moment d’accepter le prix qui la portait en tête des artistes féminines. «En tant qu’artiste, je considère que c’est mon travail, notre travail à tous, d’être le reflet de notre époque», a déclaré la chanteuse. «Je voulais soutenir, encourager, célébrer toutes les reines et les rois noirs qui continuent à m’inspirer et à inspirer le monde entier.»

L’artiste H.E.R a été primée pour son titre I Can’t Breathe, hymne contre les violences policières qui fait référence aux derniers mots prononcés par George Floyd et avant lui par Eric Garner, un Américain noir mort asphyxié lors de son arrestation à New York en juillet 2014. «Je n’imaginais pas que ma peur et ma douleur auraient un impact», a expliqué la Californienne de 23 ans en recevant son prix.

La jeune Billie Eilish, 19 ans, a remporté le Grammy Award de l’enregistrement de l’année pour Everything I Wanted, un an après avoir tout raflé en 2020. Eilish a aussi reçu un prix pour No Time To Die, le thème officiel du prochain volet des aventures de James Bond, écrit avec son frère. Pourtant donnée favorite par de nombreux critiques, Dua Lipa a dû se contenter du Grammy du meilleur album pop vocal pour Future Nostalgia.

Autre musicienne de grand talent, la compositrice islandaise Hildur Gudnadóttir l’a emporté face à Max Richter et au vétéran John Williams dans la catégorie meilleure musique de film, pour sa partition innovante du Joker de Todd Phillips.

Kanye West, Burna Boy et Nas également récompensés

Le fantasque Harry Styles, qui avait ouvert la soirée avec son tube Watermelon Sugar un boa en plumes vertes autour du cou, a lui reçu le Grammy de la meilleure performance pop solo. Brittany Howard, jusqu’alors connue avec son groupe Alabama Shakes, a remporté le Grammy de la meilleure chanson rock tandis que Fiona Apple a décroché deux prix pour son cinquième album Fetch the Bolt Cutters, enregistré dans l’intimité de sa maison, après huit ans de silence.

Dans une catégorie rock où les artistes féminines étaient là encore présentes en force, The Strokes a réussi à s’imposer pour le meilleur album rock avec leur disque-évènement The New Abnormal, le premier Grammy de leur pourtant longue carrière. Nas a aussi remporté une première victoire dimanche après 14 nominations pour King’s Disease, sacré meilleur album rap. Et le facétieux Thundercat, déjà lauréat d’un prix pour sa collaboration avec Kendrick Lamar en 2016, emporte le Grammy dans la catégorie «meilleur album de R & B progressif» pour l’excellent It Is What It Is.

La star nigériane Burna Boy s’est quant à lui imposé dans la catégorie de l’album de «musique du monde» tandis que Kanye West a remporté son 22e Grammy Award, non pas dans la catégorie rap qui l’a rendu célèbre, mais pour son disque Jesus Is King, élu «meilleur album de musique chrétienne contemporaine».