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Avec «GNX», Kendrick Lamar s’en va-t-en-guerre

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Marqué par le clash très médiatisé avec Drake, le sixième album du rappeur californien paru sans crier gare vendredi 22 novembre s’avère plus cohérent et émouvant que jamais.
Remonté à bloc, Lamar mitraille dans tous les sens et tous ceux qui à ses yeux le méritent, faux-culs de l’industrie ou rappeurs qui monopolisent le mic pour ne rien dire. (Universal)
publié le 25 novembre 2024 à 18h06

Ce fut le neuvième et dernier épisode, pénible, d’une joute qui n’avait que trop duré : The Heart Part 6, énième diss track («chanson d’embrouille») téléversée sur les réseaux le 5 mai par Drake, dans laquelle le rappeur canadien répondait aux lourdes accusations en pédophilie portées par Kendrick Lamar dans les scuds meet the grahams (1) et Not Like Us. Laborieux, border pathétique, The Heart Part 6 profanait par ailleurs par son titre la série de longue date des The Heart de Lamar, débutée en 2010, avant même la sortie de l’album qui l’a propulsé superstar, Good Kid, M.A.A.D City (2012).

Kendrick se la réapproprie dans GNX, son sixième album publié sans crier gare vendredi 22 novembre, avec heart pt. 6, splendide chronique des premières années de sa carrière aux côtés du collectif Black Hippy scandée sur le refrain de Use Your Heart du trio r’n’b SWV, tout premier morceau produit par les Neptunes. Ce qui ne signifie pas que GNX ne porte pas les stigmates du clash, qui a atteint des niveaux de médiatisation inédits dans l’histoire du rap – de facto, ses douze chansons regorgent d’allusions affligées ou remonté