Les artistes anglais et américains adoraient Françoise Hardy, dont ils aspiraient le «H» comme on inhale un parfum à la fois familier et exotique. Française, Françoise l’était indubitablement, mais anglo-saxonne quant aux affinités musicales et références Swingin London ou Britpop affirmées, Velvet new-yorkaises ou contre-jours du Laurel Canyon californien en options. Cette admiration à double sens n’a évidemment pas commencé avec Saint Etienne, fétichistes yé-yé et leur reprise en anglais de Tous les garçons et les filles (Find Me a Boy), ni avec Blur, dont Hardy avait accepté l’invitation sur To the End (la Comédie), notamment parce que Damon Albarn lui rappelait le jeune Dutronc. Dès 1963, l’Eurovision qui se déroule à Londres la pose dans le décor, même si elle concourt pour Monaco, et l’année suivante elle est l’invitée de Ready Steady Go !, le show télé britannique de la pop en éclosion. Elle a fait le pied de grue chez son directeur artistique de Vogue, Jacques Wolfsohn, pour obtenir d’aller enregistrer outre-Manche. Elle dira : «Ce furent les premiers arrangements musicaux par lesquels je me sentis portée, et force est de constater que c’est à partir de là que j’ai commencé à mieux chanter.»
Il suffit de comparer les deux versions d’Et même…, l’une faite en France avec le guitariste américain Mickey Baker, et l