Il y a d’abord eu une K7 sortie en 2018 sur le label berlinois Kinship et où s’affichaient, probablement shootés dans un vieux photomaton, un jeune homme et une jeune femme rassemblés sous le nom de Reymour. Des airs un peu dans le brouillard, langoureux et comme usés par la nuit, qui rappelaient immanquablement la célèbre photo du groupe Deux sur leur compil Decadence. Aussi bien sur le plan esthétique que musical, une parenté s’affichait de façon assez évidente entre tout un pan de la synthpop française des années 80 et ce duo suisse fraîchement né, avec ses morceaux tout en orgues électroniques et boîtes à rythmes noyées dans le delay. Et ces voix ! Celle de Lou Savary d’abord, qui chante principalement en français, avec ce genre de timbre clair et naïf si caractéristique de la pop d’ici, un peu Elli Medeiros, un peu France Gall, occasionnellement rejointe par la voix tout aussi détachée de son binôme Luc Bersier. La mixture n’a pas manqué d’éveiller les curiosités hors des frontières de leur pays, et trois ans plus tard, en 2021, après un EP tout aussi réussi et paru cette fois en Belgique, le duo Reymour offrait au monde son premier album, Leviosa, au sein de l’élégant label néerlandais Knekelhuis. C’est peu dire que ces mélopées vaporeuses ont hanté nos nuits, et grande est la réjouissance de découvrir leur second album aux sonorités élargies bien au-delà des claviers désuets de leurs débuts. NoLand est chaud et crépusculaire, s’enrichit de guitare
Dans les bacs
Avec «NoLand», le duo Reymour surfe la vague à l’âme
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Le duo Reymour. (DR)
par Marie Klock
publié le 23 septembre 2024 à 8h10