A l’heure où il est d’usage de faire un bilan de l’année écoulée, on peut affirmer que l’événement discographique de 2024 restera la «Signature Edition», de George Lloyd, publiée par Lyrita, soit une série d’enregistrements, rachetés à Albany Records, offrant une vue quasi-panoramique – il manque ses opéras – de l’art de ce compositeur. Vous ne le connaissez pas ? Rien d’étonnant. Les symphonies de Mahler, de Sibelius et de Nielsen ne se sont pas imposées en un jour, et celles de Rimski-Korsakov ou de Martinu restent scandaleusement ignorées. Hormis Neeme Järvi, le grand défricheur qui dirigea sa Septième, avec le Chicago Symphony Orchestra, en 1988, les grands chefs ne se sont pas battus pour révéler ses quatre concertos pour piano, sous influence Ravel et Rachmaninov, ses deux pour violon, celui pour violoncelle, son Requiem, composé à la mémoire de Lady Diana, princesse de Galles, ou A Litany et A Symphonic Mass, aussi prodigieux que le Requiem de Dvorak et la Messe glagolitique de Janacek. Le plus grave demeurant l’ignorance de son corpus symphonique qui témoigne pourtant d’une veine mélodique intarissable, d’une technique stupéfiante, d’une imagination harmonique et rythmique sans limites, hormis celles d’une tonalité subtilement élargie au chromatisme, à l’harmonie non fonctionnelle et à la polytonalité. S’il est hélas trop tard pour questionner le compositeur, né le 28 juin 1913, à St Ives, dans les Cornouailles, sur les raiso
Musique classique
Avec «Signature Edition», le compositeur George Lloyd passe de Londres à la lumière
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George Lloyd jouant son premier opéra «Iernin» au Lyceum Theatre de Londres, en 1935. (Harold Tomlin/Mirrorpix. Getty Images)
par Eric Dahan
publié le 29 décembre 2024 à 18h34