Il y a quelque chose de très réjouissant à regarder mixer la productrice anglaise Aya, que ce soit sous son identité actuelle ou son ancien pseudonyme, LOFT. Des sessions Boiler Room qui s’ouvrent sur un boucan innommable, des phases dansantes qui alternent avec de longues plages expérimentales sans pulsation, créant la confusion chez les fêtards qui cherchent quelque chose de régulier à quoi se raccrocher (et la perplexité totale voire la haine dans les commentaires en ligne). Fêtards que la musicienne s’amuse à haranguer : «Restez accrochés, ça va être bien !» C’est peu dire que sa musique déroute. Dans son premier album, im hole, sorti en 2021, on entrait par un carreau cassé entre le huitième et le neuvième étage de son ancienne cage d’escalier, avec un souffle de vent démoniaque, trafiqué par ordinateur, où se nichait une voix aussi haut perchée qu’égocentrée, «moi moi moi, moi plus, moi moi» déclamé comme une affreuse petite comptine ou un sortilège. La suite : errance nocturne, drogue et cuites, hurlements, caniveaux, distorsion du réel, tonnerre d’accidents électroniques – une musique hautement expérimentale hantée par le souvenir confus de la teuf.
Interview
Aya au festival Variations : «La musique exprime les choses plus vite que les autres formes d’art»
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Aya sort un deuxième album, quatre ans après son premier. (Dee Iskrzynska)
par Marie Klock
publié le 3 avril 2025 à 16h38