«Cessation d’activité.» En grosses lettres rouges, l’annonce est accrochée sur le site de l’orchestre Greg Aria, actif depuis vingt-deux ans dans les fêtes votives, bals des pompiers, ferias et autres 14 juillet, dans l’Hérault et alentours. «Ces deux années de restrictions où, malgré moult contrats, seuls trois ont été honorés, ont rendu la situation intenable», précise le message du chef Gregor Novovitch : «Septembre 2021 marquera donc la fin de l’orchestre. En vous souhaitant de magnifiques festivités à venir.»
Pour la fête, il fallait se rendre fin février au Malaysia de Val Thorens (Savoie) où les musiciens de Sortie de Secours reprenaient Beggin, tube popularisé par Frankie Valli en 1967 et récemment adapté par les groupes Madcon et Måneskin, pour un parterre blindé de jeunes vacanciers déchaînés. Comme quoi, il existe toujours un public pour les orchestres de bal, quand ils savent renouveler leur répertoire – et la plupart n’hésite pas à le faire, en insérant Clara Luciani, Daft Punk, Stromae et Juliette Armanet entre Piaf, Balavoine, Gold et Police. Mais si la piste chaloupe, le bateau tangue. Chef de Sortie de Secours, une formation basée dans la banlieue montpelliéraine, Stéphane Biamont se réjouit du «retour de la bamboche» avant de casser l’ambiance : «On est en train de sacrifier la culture populaire en tuant les orchestres de bal. Or, la culture populaire est aussi une condition du vivre-ensemble et de la transmission de val