On connaît le Pays Basque pour ses chœurs d’hommes mais le spectre des musiques chantées en euskara, la langue d’Europe occidentale la plus ancienne, est bien plus large. Du folk au hip-hop, du rock à la musique expérimentale, les Basques savent s’émanciper de la tradition et du folklore qu’on leur associe trop souvent. La preuve en cinq voix d’un pays écartelé entre la France et l’Espagne.
Patxi Garat
Reprendre en basque des tubes de la chanson française (Aline, J’ai demandé à la lune, Je suis venu te dire que je m’en vais…), voilà un pari casse-gueule. Et l’ex-Star Ac Patxi Garat, silencieux depuis dix ans après deux albums un brin oubliés (il est devenu parolier), s’en sort plutôt bien. Si Ez nazazu utzi (Ne me quitte pas) arrache un sourire – mais que faire de ce totem théâtralo-lacrymal impayable ? –, sur Egun 1 (Jour 1, qu’il a écrit pour Louane) ou Eztanda (la Grenade de Clara Luciani) la voix voilée de Patxi Garat et la musicalité de l’euskara (il l’a appris dans une ikastola, une école bilingue) font merveille. Porté par des arrangements soyeux, En basque est une curiosité aux adaptations un peu sages. N’est pas Mick Harvey revisitant Gainsbourg en anglais ou Seu Jorge dynamitant Bowie en portugais qui veut.
Mikel Laboa
Au mitan des années 60, alors que le franquisme interdit tout ce qui rappelle l’identité basque, Mikel Laboa est le porte-voix de cette culture opprimée. En 1968, sa chanson Txoria Txori, sur