Si les rappeurs français aiment souvent dire qu’ils sont un produit de leur environnement, la phrase s’applique particulièrement bien à BEN plg. Depuis ses premiers morceaux en 2019, tout chez cet artiste de 33 ans respire son lieu d’origine et ses valeurs. Révélé à un plus grand public le temps d’une courte apparition dans l’émission Nouvelle École de Netflix en 2022, BEN plg rappe le nord de la France, ses classes populaires, son ciel souvent gris, et, surtout, ses moments de fraternité. Un rap porté par les textes et les émotions qui, à force de concerts et de sons (cinq EP, deux mixtapes, deux albums en six ans) a fini par toucher un public plus large, au point de remplir l’Olympia ce mois-ci. Déjà remarqué l’année dernière avec Dire je t’aime, un premier album très centré sur les relations humaines, le Nordiste a décidé de vite enchaîner avec Paraît que les miracles n’existent pas en ce début 2025. Un deuxième essai qui le voit pousser plus loin ses introspections sur ses origines populaires et son lien avec les autres, sans tomber dans le misérabilisme. Ces onze nouveaux morceaux racontent ainsi un peu plus les peurs et les doutes de son auteur comme le deuil (très présent sur cet album), le manque d’argent ou les conflits familiaux, tout en livrant un portrait tendre de ceux qui l’entourent. A l’image de sa mère, invitée à chanter sur le refrain du Chant des oiseaux, et créditée en tant que featuring sous le nom de… Maman.

Une musique pleine d’émotions renforcée par le travail musical du trio de producteurs Lucci, Murer, Le Caméléon, compagnons depuis de nombreuses années, qui livrent ici des productions épiques et presque cinématographiques, pour renforcer l’intensité de l’écriture. En se confiant plus intimement encore et en laissant les émotions prendre le dessus musicalement, BEN plg réussit avec cet album à faire ce qu’il vise depuis ses débuts : retranscrire ce qu’il ressent avec sincérité. Et toucher ses auditeurs en plein cœur.

Roi sans couronne du rap des années 2000, Salif a marqué toute une génération (dont BEN plg) pour la sincérité de son écriture. À l’image de ce premier album, culte dans sa catégorie.

Ecorché vif, le Belge Isha fait partie des plus belles plumes du rap francophone de ces dernières années. Notamment sur cet EP, où il se livre sans détour.

Cité par BEN plg sur son nouvel album, Bekar vient lui aussi du Nord de la France. Sur son premier album, il raconte sa jeunesse à Roubaix, entre tumulte familial et désir d’émancipation.