Beyoncé aurait dû recevoir la récompense pour l’album de l’année à la 65e cérémonie des Grammy, la plus prestigieuse commémoration de l’industrie phonographique américaine (et la deuxième la plus regardée dans le monde avec celle des oscars), qui s’est tenue dimanche soir à Los Angeles. Sans doute. Peut-être. Les éditorialistes amateurs ou professionnels, la communauté de fans, les justiciers des réseaux sociaux ont raison, sûrement, de s’offusquer du fait que le prix soit revenu au fade Harry’s House de l’ex-One Direction Harry Styles plutôt qu’à Renaissance, soutenant, à renfort d’arguments fort entendables, que Beyoncé fait encore une fois les frais du racisme profondément ancré de la profession (un collège de pairs producteurs, musiciens etc. admis comme membres de la Recording Academy) qui perpétue une tradition tacite de stigmatisation des artistes noirs par une claustration symbolique à l’intérieur de catégories musicales qui les définissent au mépris de leur universalité (pour rappel, l’Américaine a principalement remporté, outre un chapelet de récompenses dans les catégories «Best R&B song» ou «Best R&
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Beyoncé aux Grammy Awards : la grand-messe à la masse
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Beyoncé lors de la cérémonie des Grammys, à Los Angeles, le 5 février. (Mario Anzuoni/REUTERS)
par Olivier Lamm
publié le 6 février 2023 à 18h06