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Black Country, New Road : la communauté qui revient

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Rencontre avec quatre des six artistes du groupe britannique qui, après le départ de son chanteur principal, a de nouveau éclos dans «Forever Howlong», un nouvel album de pop progressive, narrative, presque opératique.
Charlie Wayne (batterie), Lewis Evans (saxophone, flûte), Georgia Ellery (chanteuse) et Tyler Hyde (basse, voix) le 10 mars à Paris. (Laura Stevens/Modds pour Libération)
publié le 13 avril 2025 à 15h56

Il est rare, a fortiori dans les années 2020, de voir éclore un groupe de musique dont la musique est invention vivace, originale à tout emporter. Il l’est encore plus de le voir éclore deux fois. Black Country, New Road est de ces miracles. Creusez donc votre mémoire, au cas où elle n’aurait pas été rendue complètement inopérante par l’usage intensif du smartphone, pour vous souvenir de la première fois : en principe BCNR – «biciènnarrre» pour les intimes – devrait faire surgir dans votre esprit l’image assez tradi dans l’imaginaire pop britannique d’un groupe rangé derrière son chanteur charismatique, grand brun ombrageux dont la voix de crooner éraflée déborde la musique bouillonnante et délurée des six autres, et semble lui servir d’âme et d’ancrage, jusqu’à la rendre subsidiaire. Or Isaac Wood, c’est le nom du crooner, a quitté Black Country, New Road en 2022 pour raison de maladie mentale – «Je me sens depuis longtemps triste et effrayé», écrivait-il dans un communiqué enrichi d’une citation du Professeur Farnsworth, scientifique allumé de la série animée Futurama : «C’est donc à ça que ressemblerait le monde si j’avais inventé le doigt qui s’allonge.»

A ce moment-là, fans et critiques ne donnaient pas cher de la peau du septet décapité de sa pseudo-tête pensante – imaginerait-on le Magic Band san