Un dangereux récidiviste. Après être monté à la barre il y a deux ans pour nous présenter le passionnant Une histoire judiciaire du rock, cet avocat, journaliste et écrivain se consacre cette fois-ci, avec le même talent, pour explorer les turpitudes qu’ont vécues les artistes afro-américains (mais pas que…) depuis la nuit des temps, on a envie de dire. Ce que l’auteur résume parfaitement dans son introduction : «Ce qui interpelle à l’étude des grandes affaires de la musique noire, c’est la volonté politique et judiciaire de faire taire les musiciens.» Du jazz au rap, en passant par le blues et la soul, Epstein explore sur plus de trois cent cinquante pages avec une précision et un style très ludique, un florilège des copies, pillages, et autres censures dont ont été victimes, au fil des décennies, les Muddy Waters, Willie Dixon, Prince, Marvin Gaye. Mais on découvre aussi des histoires oubliées, telle cette condamnation très lourde de Nina Simone en France pour avoir, en 1995, tiré avec un pistolet d’alarme sur un jeune voisin qui faisait trop de bruit. Comme l’impression parfois de lire un roman à suspense. Sauf que non, rien n’est inventé.
Le livre
Black Music Justice, persécutions ordinaires
fabrice-epstein-black-music-justice-la-manufacture-de-livres. (DR)
par Patrice Bardot
publié le 14 janvier 2024 à 0h13
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