La découverte : Blasé, balance ton blablabla
Réorientation de carrière. Reconversion. Changement de cap. Autant de thèmes en vogue, notamment chez les nouvelles générations, pour qui le CDI à vie n’est plus un objectif. La quête d’épanouissement personnel prime désormais sur la stabilité. Et pourquoi en serait-il autrement pour les artistes ? On le constate souvent : leur parcours est rarement une ligne droite. Il est fait de virages, de remises à zéro et de paris audacieux. Celui de Romain Hainaut en est un parfait exemple. A ses débuts, il accumule les millions de vues et de streams. En 2020, avec Anna Majidson, il forme Haute, dont le hit Shut Me Down devient un succès planétaire. Pourtant, au lieu de capitaliser sur cette lancée, il choisit d’explorer un nouveau territoire avec Blasé, son projet solo.
C’est en featuring sur You’re Not Alone, extrait de l’album Drift d’Agoria, qu’il passe pour la première fois derrière le micro. Un pas décisif pour ce Franco-Américain au parcours de prodige : signé à 15 ans sous le pseudonyme Twelve Tone, il décroche un contrat d’édition avec Diez Music pour ses productions électroniques. L’électronique, justement, est au cœur de BLABLABLA, son premier album. Un disque organique et généreux où l’on retrouve entre autres sa complice Anna Majidson, mais aussi le rappeur house Jwles et le regretté funkmaster Cola Boyy. L’ensemble, d’une belle maturité, oscille entre pop solaire et électro raffinée, français et anglais. Un projet où la diversité est bien une force : Mirror évoque autant The Cure que Chemicals peut rappeler Gorillaz en version cumbia minimale. Pourtant, la cohérence est indiscutable. Jamais blasé par ce BLABLABLA. Bien au contraire.
Blasé BLABLABLA (Record Makers)
La playlist
James Loup En gros C tout
L’avantage du rap crochet Nouvelle Ecole c’est d’avoir permis de zoomer sur des artistes pas comme les autres. A l’image de ce Lyonnais adepte d’un gros son électro bien grinçant. Original et tranchant.
Loane Coste Dans la tête
Retrouvant un nom, celui de sa mère, la chanteuse livre un témoignage à la fois brut et ironique sur la charge mentale au quotidien. Beaucoup se retrouveront dans cette pop synthétique addictive.
Lizzo Love in Real Life
Retour toutes guitares dehors pour l’Américaine sur un titre flamboyant et mélancolique, évoquant autant Elton John qu’Amy Winehouse, avec un refrain foufou très 90′s. Une réussite.
Ricky Hollywood Ego Echo feat. KCidy
Toujours très inventif en solo, ce batteur de session offre un somptueux ego trip trépidant avec une longue intro quasi tribale sur fond drum’n’bass. Pop dancefloor.