Pour la sortie de son tout premier EP en 2016 chez Deewee, le label des frangins belges de Soulwax, Bolis Pupul se présentait de la façon la plus laconique possible : «Il faut mentionner que Bolis, dans une vie antérieure, a été vice-champion sud-est-asiatique de Rubik’s Cube en 2003». Le musicien originaire de Gand, fils du génie de l’absurde Kamagurka (auteur notamment de la BD Cowboy Henk), s’était déjà taillé une solide réputation locale au sein de son groupe Hong Kong Dong, formation sous forte influence de Yellow Magic Orchestra et Devo où il cultivait avec sa sœur un sens du non-sens et du déguisement tout à fait savoureux. A peu près à la même époque, il rencontrait Charlotte Adigéry, âme sœur de musique et de rigolade avec qui il écume les scènes du monde entier de plus belle depuis la sortie début 2022 de Topical Dancer. Vu dans cette perspective, son premier album solo est d’autant plus émouvant : le drôle et pudique personnage y dissèque ses racines chinoises, remontant l’histoire de sa mère morte en 2008. Avant même de lire les commentaires qu’il appose à chaque titre, quand l’écoute est encore innocente, on est témoin d’agencements surprenants, ambiances sonores de rues animées, fragments de conversations dans une langue qu’on ne comprend pas, s