Interdiction de filmer. Monsieur Dylan ne veut pas voir une seule lueur d’écran allumé. On le comprend, on s’enthousiasme du fait que des start-up se soient lancées dans le seul but de rendre possible, à l’aide d’un dispositif simple comme une chaussette sous scellé, cette exigence amenée à se développer dans le futur – à l’exception bien sûr des concerts spécifiquement conçus pour être illico captés-commentés-essorés dans les machines à sous que sont TikTok et consorts. Caprice luddite, peut être, un peu, surtout mission désespérée comme seul un sacré boomer ou un avant-gardiste de deux générations plus tard (on prédit qu’ils arrivent) pour rendre à l’humanité, de manière circonscrite dans l’espace et le temps, des espaces «phone-free» ou, dans le cadre d’un événement culturel, forcer le public à se consacrer intégralement à l’instant présent.
Moment précieux, concert unique, public privilégié – la capacité de l’Auditorium Stravinski limitée à quelques 1 500 places assises, vendues au prix de 365 francs suisse, soit 373 euros : tout était fait pour faire de ce concert de Bob Dylan à Montreux (son quatrième passage au festival de jazz, selon un collègue) un show d’exception. Mais outre l’exclusivité sur le territoire suisse, Dylan et son band n’ont rien offert de plus qu’ailleurs sur ce «Rough and Rowdy Ways World Tour,», passés récemment à l’Arena du Pays d’Aix ou à l’Amphithéâtre 3 000 de Lyon (deux fois). Réglés «