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Flow pourri

Booba, libre oppresseur

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Le rappeur et ses soutiens ont ces dernières semaines mené une campagne de harcèlement contre un journaliste, le responsable rap d’Apple Music Mehdi Maizi, accusé de ne pas parler des «bons» artistes, et contre le rappeur Serane. Une énième dérive du «duc» qui souligne surtout la passivité et la complaisance du milieu.
Booba à la Fashion Week à Paris, le 1er octobre 2023. (Aurore Marechal/ABACA)
publié le 12 janvier 2024 à 16h15

Il y a tant d’épisodes pathétiques dans cette histoire que le plus simple est de commencer par la fin, par les conséquences, par une énième preuve que l’industrie rap, lorsqu’elle flaire l’occasion de générer de l’argent ou du flux sur ses médias dédiés, n’hésite pas à recracher les pires âneries qu’on lui souffle à l’oreille. Ce jeudi 11 janvier 2023, le compte X (ex-Twitter) Hyconiq, fourre-tout tendance Closer du rap, postait la grande nouvelle : «Booba annonce la création d’un nouveau média !» relayant sa volonté de «donner de la visibilité aux nouveaux talents ainsi qu’aux talents déjà confirmés». Un bien beau programme. Mais ce que le média 2.0 oublie sciemment de préciser, c’est que cette annonce est l’aboutissement d’un déluge de harcèlement et de dégueulasserie envers deux personnes : le responsable rap d’Apple Music, animateur et chroniqueur Mehdi Maïzi, et le rappeur Serane. En vrac : photomontages humiliants, rumeurs d’adultère avec photos des femmes soi-disant maîtresses affichées sans ménagement, exhumations de vieux messages, menaces, mise en danger des proches… Le tout entre un hommage au dictateur tchétchène Ramzan Kadyrov et deux petits coups de promo.

Certes, les violentes gesticulations de Booba ne surprennent plus grand-monde. A tel point que l’attention q