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Libération
L'original/la reprise

«Born to Run», l’original de Bruce Springsteen ou la reprise de Frankie Goes to Hollywood ?

La vie d’une chanson et ses réécritures parfois surprenantes.
publié le 2 mai 2025 à 23h00

Bruce Springsteen (1975)

En balade à la fin du mois à Lille et à Marseille, le boss ne manquera d’entonner ce titre emblématique qui n’a jamais quitté sa set list depuis sa création. Tellement emblématique qu’il a baptisé ainsi son (excellente) autobiographie et surtout l’album homonyme. Un disque fameux, puissant et épique qui fait basculer dans une autre dimension l’enfant du New Jersey auteur jusque-là d’une paire d’essais relativement ignorés à la fois par le public et par la critique en dépit d’une réputation scénique grandissante. Born to Run, c’est justement le cri de rage exalté d’un jeune rebelle ayant envie de fracasser la routine d’une vie balisée. Une chanson survitaminée avec envolées de saxes et de guitares, mais que Springsteen n’a pas hésité dans le passé à dépouiller jusqu’à l’os dans une version live acoustique saisissante. Et à l’avenir ?

Frankie Goes to Hollywood (1984)

Point commun entre le New Jersey et Liverpool d’où sont originaires les créateurs des tubes proto-gay Relax ou Two Tribes, une certaine décrépitude industrielle entamée à la fin des années 70. Est-ce la raison du choix de cette cover au milieu du premier album produit par Trevor Horn ? Pas sûr. On parierait plus sur l’excitation provoquée sur ces «lads» par Bruce suant sur scène en Marcel lorsqu’il entonnait à l’époque son hymne pétaradant. On ne va pas tourner autour du pot (d’échappement), cette adaptation trop studieuse où le chanteur Holy Johnson tente d’exister sur des arrangements tout en grandiloquence avec ses poussées d’orgue frénétique, peut figurer sans problème au palmarès des pires reprises de l’histoire de la pop. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’on en parle.