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La découverte

Brique Argent, Anna Prior, Little Simz, Johnnie Carwash... la playlist du cahier musique de «Libération»

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Nouveau venu de la scène stéphanoise, Brique Argent publie son premier album, «Meeting» (Maxim Bruchet)
publié le 23 février 2024 à 21h57

La découverte : Brique Argent en eaux troubles

A fréquence désormais soutenue, la fringante scène stéphanoise –Terrenoire, Zed Yun Pavarotti, Fils Cara– envoie ses ambassadeurs en première ligne. Nouveau symbole de cette vitalité, Brique Argent conseille d’écouter son premier album d’une traite, dans l’ordre et sans distraction. C’est même quasi obligatoire tant les morceaux du dernier lauréat des Inouïs du Printemps de Bourges provoquent un choc thermique. Une musique instable et déchirée par les extrêmes, surnageant au milieu de remous variant entre la gracilité du piano-voix, les infrabasses propices aux fosses sombres et le sound-design. Ce garçon de vingt-huit ans nous entraîne dans les eaux impures et houleuses de son fleuve intérieur, dans une mise en scène d’un flot de pensées erratiques et de pulsions atrabilaires, comme des divagations nocturnes entremêlées par son fantasme adolescent pour le tuning, d’où d’ailleurs le titre du disque Meeting.

Brique Argent, que ses amis appellent plutôt Corentin autour d’un verre, semble envisager la chanson d’une façon à la fois douce et brutale, irrémédiablement vandale, passant de ballades comateuses (Raconter) et enveloppantes (Etoile pour moi) au pilonnage d’un beat contondant (Tête de mort) ou d’une pop anxiogène (Toucher le fond). Dans les écarts de dynamiques qui lui font croiser d’illustres grands frangins, de James Blake à Ni