Un feulement de délicates percussions, un entrelacs de cordes subtiles, guitares et violoncelles, et puis une voix qui décline son identité, sans hausser le ton. Sud-Américain de Salvador de Bahia, enfant d’Oxalá, black gay, fils du pays des bacchanales et héritier de Zumbi… Dès le premier titre, l’explicite Ode Ao Povo Brasileiro, Bruno Capinan trace à demi-mot les contours de ce qui fonde son originalité, Brésilien émigré à Toronto, engagé dans les luttes contre tout type de discrimination, concerné par les droits LGBTQI +, porteur de l’héritage amazonien. «Dans mon sang coule la douleur de mes ancêtres sud-américains», fredonne-t-il, cautérisant les plaies d’un passé qui continue de hanter le pays de la militante LGBT assassinée Marielle Franco et des Tupis. Et dans sa voix, le chantre d’une altérité assumée invoque les fondamentaux, João Gilberto, Elza Soares, Gilberto Gil et autre Itamar Assumpção.
Album
Bruno Capinan, pièces d’identités
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Les chansons soulignent la grâce de sa voix. (Roncca)
par Jacques Denis
publié le 6 septembre 2022 à 6h19
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