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C. Tangana, tous les latins du monde

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Phénomène en Espagne, le nouveau disque du rappeur madrilène réunit toutes les traditions musicales hispaniques, et leurs têtes de file, du flamenco à la rumba, des Gipsy Kings à Eliades Ochoa.
Antón ­Álvarez Alfaro, alias Crema, Pucho et désormais C. Tangana.
publié le 17 mars 2021 à 0h02

Une fanfare de cortège funèbre, des souvenirs violents mêlés d’autotune, et puis une grosse caisse qui vous emporte : Demasiadas mujeres («trop de femmes»), répète à l’envi le rappeur. Pourtant si l’on entend peu de femmes dans les chansons de El Madrileño (à l’exception de la chanteuse de flamenco pop La Húngara), il n’est question que d’elles dans la bouche de C. Tangana.

Celui qui vous jette un regard hostile et fatigué dans le portrait peint rouge sang sur la pochette s’appelle Antón Álvarez Alfaro, un temps surnommé Crema, Pucho et désormais C. Tangana. El Madrileño, sorti le 26 février, serait déjà le disque de l’année 2021 pour bien des critiques en Espagne. En tête des écoutes sur toutes les plateformes, ses clips atteignent les scores stratosphériques réservés aux poids lourds américains : non loin des 100 millions de vues pour le morceau Tú Me Dejaste De Querer. Mélange inattendu de rumba, rap, flamenco et bachata, le tube espagnol permet déjà à C. Tangana de toucher le public d’Amérique du Sud et les hispanophones Américains. A l’image de son ancienne compagne Rosalía (avec qui il a collaboré en qualité d’auteur sur plus de la moitié de son album El Mal Querer), C. Tangana prend le virage hybride que bien des rappeurs n’osaient franchir il y a que