Un nouvel album studio de Caetano Veloso, forcément, c’est un petit événement. Certes, le Brésilien n’a pas chômé ces dernières années, multipliant les participations et tournées, dont la dernière en date en solo est passée le 28 août par Paris. Voix toujours de velours, doigté ajusté sur la guitare, allure de jeune homme, petits pas de danse qui vont bien, le chanteur n’a rien perdu de sa superbe à l’approche des 80 ans. Ce que confirme ce disque qui, à quelques emprunts plus contemporains près, aurait pu être écrit il y a bien longtemps déjà, tant la formule demeure la même, sans pourtant donner l’impression de se répéter : entremêler naturellement dans un même album des formats prospectifs et des formes plus populaires, parfois même dans une même chanson. Celle qui ouvre et lui fournit son titre, Meu Coco, en est le parfait exemple. En tout juste trois minutes, Caetano Veloso parvient à convoquer trépidations du maracatu, nuances bossa, arrangements jazz, trouées noisy rock, éclairs pop, etc., sa voix sinuant avec aisance dans cette foisonnante ambiance.
L’autre caractéristique typique de l’œuvre désormais plus que cinquantenaire de celui qu’on a coutume de se désigner d’un unique «Caetano» est cette capacité à sublimer son cher Brésil, sans jamais flatter un quelconque nationalisme, tout en ouvrant sans cesse vers d’autres territoires sonores. Résolument connecté à notre époque, incontestablement soucieux du passé, le plus carioca des Bahianais cultive avec magnifi