Caribou, Honey (City Slang)
Qui est la chanteuse qui fait battre le cœur mécanique de Broke My Heart, cette merveille de garage house poppy qui signalait en juin la nouvelle – et énième – mutation de Dan Snaith et de son projet Caribou ? La question était sur toutes les lèvres de la nation dance jusqu’à ce que le Canadien résident de longue date à Londres révèle l’info : il ne s’agissait de nul autre que lui-même, dans une version gender-fluidifiée à l’aide de l’IA. Aujourd’hui qu’on sait que ce banger ouvre Honey, le sixième album de Caribou, plus d’hésitation sur le dessein de cette altération : Snaith annonce en fanfare avoir achevé sa métamorphose. Métamorphose entamée de longue date, quelque part entre les disques Andorra (2008) et Swim (2010), et qui avait débuté par un dédoublement, Snaith forcé de scinder ses différentes envies musicales en deux projets - d’un côté la pop turbo psychédélique pour Caribou, de l’autre le funk acide et la disco house pour Daphni. Mais Snaith n’est pas un héros du black metal qui se piquerait de mixer de la house et toute la discographie de Caribou ces quinze dernières années a consisté pour le Canadien à tenter de faire advenir une musique qui fusionnerait naturellement ses deux passions en une. Efforts couronnés par ce Honey prodigieux, limpide et pétaradant dont Snaith assure qu’il a comme poussé sous des doigts sans efforts à l