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Duo

«Cellophane Memories» de Chrystabell & David Lynch, plan-plan cosmique

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Pour leur troisième collaboration, la chanteuse et le cinéaste signent un disque de blues électrique éthéré, entre effets prévisibles et fulgurances subtiles.
Chrystabell et David Lynch ont déjà sorti «This Train» en 2011 et «Somewhere in the Nowhere» en 2016. ( David Lynch/ David Lynch)
publié le 12 août 2024 à 17h30
(mis à jour le 13 août 2024 à 7h30)

Dans le volet de l’émission Cinéma, de notre temps consacré à David Lynch, diffusé en 1989 sur Arte, Guy Girard demandait à un moment au cinéaste américain s’il savait où se trouvait la vérité. David Lynch lui avait répondu : «Oui, mais je n’en parle pas.» Parce que c’est un secret ? Ou parce que ça ne l’intéresse pas ? Quelle que soit la manière dont on interprète cette réponse, elle contient au moins une invariable : David Lynch ne travaille pas au niveau de la vérité. Il s’aventure parfois en dehors, mais il l’explore le plus souvent de l’intérieur. Pour Cellophane Memories, son troisième disque avec Chrystabell, tout viendrait d’une balade nocturne en forêt au cours de laquelle il aurait vu une lumière apparaître à la cime des arbres et se transformer en une voix, celle de la chanteuse, qui lui aurait révélé un secret. Ça, c’est l’intérieur de la vérité. En surface, la situation est plus ordinaire : Cellophane Memories est né de la découverte de bandes inédites, signées du producteur Dean Hurley (collaborateur régulier de Lynch depuis Inland Empire), du compositeur Angelo Badalamenti et de Lynch lui-même. Des chutes, idées, orchestrations épar