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Oui chef

Centenaire de la naissance de Pierre Boulez, toutes ses facettes

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La France célèbre le centième anniversaire de la naissance du chef et compositeur majeur de la seconde moitié du XXe siècle, disparu en 2016. L’occasion de revisiter son œuvre en concerts et coffrets discographiques, et de questionner sa postérité.
Le compositeur et chef d'orchestre Pierre Boulez, à Bayreuth (Allemagne) en 1970. (Siegfried Lauterwasser/Bridgeman Images)
publié le 3 février 2025 à 16h20

Orchestrée par son vassal, Laurent Bayle, avec le soutien du ministère de la Culture, la célébration du centenaire de la naissance de Pierre Boulez, lancée début janvier à la Philharmonie de Paris, est l’occasion pour une nouvelle génération de découvrir une figure artistique majeure. Ni plus ni moins que la statue du commandeur de ce que l’on appela la «musique contemporaine», inimaginable dans le monde d’aujourd’hui où, conséquence de la révolution communicationnelle et de la globalisation, la notion d’avant-garde ou de marge a perdu sa pertinence. De Gustav Mahler à Esa-Pekka Salonen, en passant par Richard Strauss, l’histoire récente n’a pas manqué de compositeurs-chefs d’orchestre. Ni de chefs pédagogues comme Bernstein, fameux compositeur de West Side Story qui utilisa la télévision pour expliquer la musique au public américain. Ni de chefs bâtisseurs comme Herbert von Karajan qui fit construire la Philharmonie de Berlin, modèle d’auditorium moderne.

Pierre Boulez réunissant toutes ces qualités, auxquelles s’ajoutaient une intelligence et une ambition hors normes, a marqué la seconde moitié du XXe siècle en récusant la notion de tradition, en appelant ironiquement à brûler les bibliothèques et les maisons d’opéra