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Libération
On y croit

Chapeau Poté

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Ambiances électroniques tendues et verve soul-pop, le jeune chanteur originaire de Sainte-Lucie sort un premier album lumineux.
Originaire de Sainte-Lucie et désormais résident parisien, Sylvern Mathurin alias Poté s'affirme comme un jeune chanteur-auteur-compositeur au pouvoir magnétique. (Ussin Yala)
publié le 4 juin 2021 à 22h21

Cela pourrait être la chronique d’un désastre annoncé. La bande-son pour une apocalypse depuis longtemps prévue. Clairement l’effondrement du monde dans lequel nous vivons. Tout lien avec la situation actuelle ne saurait être évidemment fortuit. Enoncée ainsi, la thématique du premier album de Sylvern Mathurin, alias Poté, promet d’être bien plombée et certainement plombante. Est-ce qu’on a vraiment envie de plonger au cœur de la vision d’un nouveau prophète de mauvais augure ?

Entré à contre-courant dans ce disque, on a pourtant eu bien du mal à s’en extraire, tant on est agrippé et captivé par le pouvoir magnétique de ce jeune chanteur-auteur-compositeur originaire de Sainte-Lucie et désormais résident parisien. En 2018, avec son EP au long cours Spiral, My Love, nous avions déjà eu une esquisse prometteuse d’un univers singulier, à la claustrophobie certaine mais pourtant lumineuse. Tissant à merveille des ambiances électroniques tendues, Poté apporte aujourd’hui une inattendue verve quasi soul-pop à des compositions que la force centrifuge aimante vers un axe agité Massive Attack-Actress.

Sans qu’on puisse l’accuser de quelconque compromis, l’homme est exigeant. Exemple avec le splendide Young Lies, fruit d’une collaboration avec Damon Albarn, soutien de toujours, dont le minimalisme house percussif se tient résolument à l’écart du featuring clinquant dont le seul objectif est d’entrer dans le robinet à playlists. Sylvern n’étant pas un égoïste, on apprécie é