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Rencontre

Clément Janinet et la Litanie des cimes, les liens du son

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Longtemps aux confins du jazz libre, le violoniste, qui multiplie les collaborations avec des musiciens maliens, invite la célèbre griotte Mah Damba au sein de son trio le temps d’un album sublime, entre traditions et improvisations.

Le violoniste Clément Janinet, en juin 2022. (Vincent Arbelet)
Publié le 21/10/2025 à 7h35

Il est à la veille de réaliser un vieux rêve lorsqu’on le rencontre, fin août, à la gare de Lyon : jouer avec Salif Keïta à la Philharmonie de Paris. La musique du Malien, le violoniste Clément Janinet l’écoute depuis un bail, se souvenant même avoir fait ouvrir un maquis en plein dimanche après-midi au Burkina Faso pour écouter les disques du Super Rail Band de Bamako. L’Afrique, le jeune quadragénaire l’a fréquentée à peine majeur en intégrant le combo du Congolais Rido Bayonne, et puis après la rencontre avec le Camerounais Etienne MBappé, qu’il rejoint en 2006. A l’époque, le musicien a 23 ans et commence à se faire aussi un nom dans le domaine du jazz à l’européenne.

Pendant longtemps, il a suivi deux chemins parallèles, jusqu’à ce que le festival Africolor lui propose de les réunir. «Je m’interdisais d’aborder les répertoires africains, me sentant illégitime en tant qu’Occidental, qui plus est Français