«L’avenir est assez obscur» en introduction et «Si on est passif, on meurt» en conclusion : Jean-Philippe Thiellay a plombé l’ambiance en décrivant l’état du marché de la musique classique. Le directeur du Centre national de la musique, qui chapeaute le secteur depuis sa création en 2020 sous l’égide du ministère de la Culture, s’exprimait dans le cadre de la convention MaMA, en octobre, à Paris. Titre du débat : (R) évolution du classique ? A l’aune du numérique et des musiques populaires. Une table ronde où il fut aussi question de pianos connectés, de karaoké et de symphonies dans le métavers, et que le public de jeunes professionnels a quittée avec un sentiment mitigé : la vénérable musique classique bouge encore, mais elle est percluse de rhumatismes auxquels il est urgent de remédier.
Dans son rapport sur la production en 2021, le Snep (Syndicat national de l’édition phonographique) décryptait la «croissance soutenue» du marché de la musique en France, dopé par la popularité des plateformes de streaming (70 % des ventes), le boom du vinyle et le rebond du CD. Mais le paysage est différent pour le seul classique. Certes, la part du streaming y a