Ce vendredi, c’est un rêve inespéré pour des millions de fans à travers le monde qui se réalise. C’est aussi un cauchemar de saccharine et de lycra fluo qui recommence pour une partie de l’humanité. Abba, palindrome chantant venu de Suède, en cessation d’activité depuis 1982, sort un nouvel album, Voyage, première étape d’un come-(ab)back digne d’un programme spatial d’Elon Musk, dont la partie la plus spectaculaire est attendue au printemps prochain. Le 27 mai 2022 aura lieu en effet le premier concert des «Abbatars», disgracieuse appellation qui désigne les hologrammes en 3D de Agnetha, Benny, Björn et Anni-Frid, lesquels apparaîtront sur la scène d’une Arena de 3 000 places, spécialement bâtie au cœur du Queen Elizabeth Olympic Park de Stratford, dans l’est de Londres.
Critique
Sédentarisé dans la capitale anglaise au moins jusqu’à l’automne, à raison de huit concerts par semaine, ce show qui mobilise pas moins de 850 personnes depuis trois ans, est également appelé à voyager partout dans le monde, voire à survivre à ses initiateurs, tous septuagénaires, qui s’offrent ainsi une momification numérique à la hauteur de leurs pharaoniques chiffres de ventes (et de streaming) depuis presque cinq