Le Zénith de Paris est plongé dans un silence rarement entendu entre ses murs. Les presque 7 000 personnes rassemblées mercredi 22 mai écoutent le récit d’une infirmière française montée sur scène, racontant, sans rien masquer, l’horreur à laquelle elle a été confrontée à Gaza ces dernières semaines. Elle décrit, voix tremblante et retentissante, «les enfants avec des balles dans la tête», «des visages déchiquetés», «des membres manquants», l’histoire d’une «gamine de 8 ans qui a perdu ses jambes et un bras»… L’assistance s’est tue, sachant pertinemment que cette soirée baptisée Solidarité Palestine sera un ascenseur émotionnel, que si l’esprit de fête habite ce grand concert, il est en fait un prétexte pour alerter sur la situation humanitaire de la bande de Gaza. Derrière l’infirmière est inscrit en lettres immenses : «La haine n’a pas sa place ici.»
Musique et prises de parole
Sur l’estrade, une quinzaine d’artistes rap et affiliés se succèdent. C’est l’un d’eux, Tif, qui est à l’origine de cet événement d’envergure organisé par les équipes du label HSH, dont il est cofondateur et coproducteur. Depuis un an et demi, sa cote de popularité explose, lui permettant de rallier à la cause des rappeurs de premiers plans tels que PLK, Rim’K, Alpha Wann, Zamdane, ElGrandeToto ou encore Soolking, qui se produisent tous gracieusement le temps de trois chansons chacun environ. «Savoir comment être utile, comment rassembler autour d’une cause, c’est une question qui habite beaucoup d’artis