Permettre à une ambiance de se poser, prendre le temps de se perdre dans une longue boucle tournant quasiment à l’infini, habillée par d’infimes variations. On en oublie hélas un peu plus chaque jour l’habitude. L’écoute devenue calibrée en mode deux minutes douche comprise grand max, comme si elle ne concernait plus que des «scrolleurs» à TikTok ou Insta. Alors, oui, cela fait du bien de se laisser happer lentement par les huit minutes de l’inaugural Magnetic Waves, figure de proue du premier EP d’un duo savant et passionnant.

A l’origine : Maxime Ingrand et Paul Void, deux ingénieurs du son à Radio France, qui mènent en parallèle et séparément une carrière musicale pour différents projets (en vrac : Lost in Kiev, Arche, Stamp ou Crève Cœur). Leur récente réunion sous ce pseudo inspiré par l’écrivain futuriste Alain Damasio n’est pourtant pas la science-fiction. Fourmillant de nappes échappées de synthés analogiques ou numériques, ces quatre titres majestueux sont également le vecteur pour exposer avec finesse l’effondrement écologique de notre planète, notamment à travers des samples de voix sur le fascinant Entrer dans la douleur à l’allure de documentaire. Un EP fruit aussi de la réunion de deux univers. Celui de Maxime, responsable de ces harmonies brillantes très mélancoliques, matière à nous envelopper dans un cocon, et celui de Paul, plus adepte d’une certaine expérimentation où les secousses et fractures viennent aiguiser nos sens. Exemple parfait avec la conclusion grinçante, voire glaçante Dislocation. Une certitude ce Contrevents souffle déjà très fort.

Amis de la musique pas comme les autres ceci est pour vous. Cette chanteuse italo-congolaise nous ensorcelle avec un univers particulier entre ambient, electronica et pop italienne. Charmant mais aussi inquiétant.

Après des débuts inoffensifs dans le genre «électro-nigaud» entre Jabberwocky et Bon Entendeur, ce duo electro-pop français semble trouver un son, mélange de candeur désarmante et d’énergie superpop. A suivre.

La nuit queer afro-américaine est au centre du nouvel album de cet Américain. Séduction pour ce délicat R’n’B partagé entre électronique et acoustique. Loin des artifices liés à ce style musical. Saisissant.

Cette jeune Rennaise chante, compose, écrit. Prétendante à une belle place sur la scène pop française qu’on aurait qualifiée il y a trente ans de variété. Sentimental mais dansant, ce titre possède les atouts d’un tube.

Cette perle de garage-pop-bubblegum sonne plutôt anglais, comme un croisement entre les Buzzcocks et Supergrass, mais c’est bien du rock français. Ici aussi on sait écriredes tubes pop-punk bordéliques et jouissifs.