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Cure, Heiner Goebbels, Honey Dijon… Les albums «Libé» de la semaine

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Pop, rock, musiques électroniques… Chaque semaine, «Libé» vous aide à vous y retrouver dans l’actu des sorties.
(DR)
publié le 1er décembre 2022 à 22h09

Cure, Wish - 30 th Anniversary Edition (Fiction. Polydor)

Il y en a un comme ça chez tous les grands groupes – l’ultime virage, le dernier arrêt avant la débandade, le disque après lequel plus rien ne sera jamais vraiment pareil. Pour Cure ça a été Wish, sorti au printemps 1992, dans un climat de toute-puissance retrouvée (après l’immense Disintegration, paru trois ans plus tôt) et de timide remise en question – enthousiasmé par la nouvelle scène anglaise Robert Smith avait voulu enregistrer brut, direct, sans chichis et s’était délesté au passage du «The» devant «Cure» pour rejoindre Ride, Lush et Curve au club des groupes monosyllabiques.

Dénigré en son temps par les plus intransigeants qui n’y voyaient rien de plus qu’une compilation de chutes de l’album précédent, Wish passe le cap des 30 ans avec éclat évident. Un disque à l’image de sa pochette, rouge et plein de ratures avec des trouées inopinées vers un grand ciel bleu, blizzard de guitares où tout semble joué contre le vent (From the Edge of the Deep Green Sea, hommage le plus flagrant par Robert Smith à son idole Jimi Hendrix) et gouffres de spleen béants (To Wish Impossible Things, End), cohabitant sans complexes avec ce que le groupe a fait de plus naïf et évident (Trust et surtout Friday I’m In Love, dernière percée majeure de Cure dans les charts). Récemment décrit par son leader – toujours en forme, si l’on en juge par l’énième tournée marathon du groupe, en cours – comme «l’album le plus heureux, libre et insouciant