On avait laissé Cyril Mokaiesh au bord d’un Paris Beyrouth, album en forme de trajet intime et de retour aux origines, traversé de secousses électroniques et du moelleux des instruments traditionnels. Aventureuse confirmation pour un envol à destination d’un plus grand nombre qu’on lui promet depuis Du rouge et des passions, premier geste frondeur il y a pile dix ans (tracté par Je suis communiste, mini-hymne aussi joueur que séditieux). Mais la pandémie et ses effets – son album est sorti en janvier 2020- ont désaxé le plan de frappe du chanteur de 36 ans, contraint à une maigre récolte, malgré un Trianon sauvé in extremis avant le coup de semonce et un passage par les Francofolies de La Rochelle. Comme nombre de ses confrères, Mokaiesh a profité de la reclusion forcé pour remettre le pied à l’étrier, postant sur les réseaux du contenu original. «Après le déluge /Et toi /Comment tu vas ?». Comprendre dans ce refrain charnière qu’il a le manque de l’autre. Il écrit une chanson de consolation (la Rosée), proposée spontanément à Calogero, ainsi qu’une autre dont la mélodie lui impose la présence d’une voix féminine (Après le déluge, avec Alma Forrer). C’est le point de départ de ce projet et nouvelle aire de jeu : l’ancien espoir du tennis tricolore ne s’alignera qu’en double.
Dyade, variation du terme de duo, n’a rien de la poussive récréation préfabriquée. Déjà parce que le disque se détourne totalement de la conf