La séparation des Daft Punk met un terme à la chevauchée rythmique d’un duo devenu en trois décennies un phénomène pop culture international et une redoutable machine à tubes. Quatre musiciens de la scène électronique française évoquent leur rapport au groupe et les souvenirs qu’il leur laissera dans un miroitement de stroboscopes.
«Un album qui a participé à la démocratisation de la musique électronique
Chloé, DJ, compositrice et productrice de musique électronique, dernier EP Mars 500
«J’ai reçu la claque Daft Punk quand ils ont sorti le maxi Rollin’ and Scratchin’, que j’avais acheté en vinyle, à une époque où on n’achetait pas vraiment de vinyles car la musique électronique était méconnue. C’était assez proche du punk dans l’intention, il y avait quelque chose de minimal et d’intense. Dans la musique électronique à Paris, il y avait alors une déferlante de l’acid house, qu’on entendait surtout dans les raves. Quand les Daft Punk ont sorti ce disque, c’était pour la première fois des Français qui faisaient ce type de musique, avec ce son brut des machines. C’est un album qui a participé à la démocratisation de la musique électronique et qui faisait le lien avec des labels américains, de Chicago, que je connaissais à l’époque, comme Trax Records, avec un mélange de house et de son acid, un son assez distordu que j’aime encore aujourd’hui, avec son utilisation de la TB-303