Révélation de l’édition 2013 des Transmusicales, au moment même où d’incessantes manifestations sur la place de l’Indépendance de Kyiv dénonçaient déjà l’inféodation du gouvernement ukrainien d’alors au régime de Poutine, le groupe originaire de la capitale a depuis confirmé l’originalité de sa formule rétrofuturiste. Soit un mix aussi improbable qu’imparable entre les rythmes et polyphonies du terroir national qu’ils ont collectés sur place à leurs débuts avec les influences internationales, blues rauque comme groove surpuissant, intégrant des instruments de tous les continents. Une musique en parfaite adéquation avec les aspirations d’une jeunesse ukrainienne ouverte sur l’étranger, dont ils ont longtemps fait la promotion lors de grands raouts festifs. Las, l’heure n’est plus tout à fait à la fête, même si le quatuor continue d’arpenter les scènes européennes, comme en France où DakhaBrakha est en tournée en janvier. L’occasion de faire un état des lieux avec le chanteur multi-instrumentiste – et seul homme du groupe – Marko Halanevych.
DakhaBrakha en ancien ukrainien signifie «donner/prendre». Vingt ans après la création du groupe, ce nom prend-il un autre sens à la lumière de l’actualité?
Marko Halanevytch : DakhaBrakha représente un échange d’énergie entre nous et le monde environnant, qu’il soit matériel ou immatériel. Peu importe comment le monde change, nous serons toujours prêts à lui donner une partie de nous-mêmes et à partager nos visions musicales e