Réalisme poétique mêlé aux troubles émotionnels des «choses de la vie». Les chansons sensibles de Florent Marchet parlent à l’âme et remuent le cœur. Ce qui n’exclut pas souvent au détour d’un couplet un trait d’humour salvateur s’élevant de la mélancolie palpable. Logiquement on pourrait (presque) employer les mêmes mots pour décrire le second roman du chanteur découvert avec l’album Gargilesse en 2004.
On suit pendant presque trois décennies de 1989 à 2017 les destins parallèles de Bastien et Nadia Viper. Le premier, enfant est fan de la seconde, célèbre humoriste sur le déclin, dont il se passe inlassablement la cassette de ses sketchs. Aidé à ses débuts par Sophie, de son vrai prénom, le jeune garçon grimpe dans le milieu du stand-up, alors que l’ancienne vedette ne fait plus rire personne. Saura-t-il lui renvoyer l’ascenseur ? Les phrases courtes donnent le tempo effréné d’un récit percutant truffé de références depuis «l’esprit Canal Plus» jusqu’au tentaculaire Facebook, comme marqueurs de cette épopée tragicomique. Enfin plus tragique que comique.