L’album
«Blind on a Galloping Horse est une ode à l’espoir dans un monde sens dessus dessous, mais aussi une réaction à ce qui arrive à ceux qui sont marginalisés et passés sous silence par leurs «gouvernements» malhonnêtes et corrompus. Au Royaume-Uni, le Brexit et la gestion du Covid ne sont que les récents exemples de l’antipathie et du mépris flagrant des conservateurs pour leurs citoyens. Quand Jimmy Turrel, le concepteur de la pochette m’a montré la photographie, j’ai su immédiatement que c’était la pochette de l’album.»
La photo
«Le cliché a été pris par Bill Kirk, un photographe de Belfast très connu (qui a largement documenté le conflit nord-irlandais en se concentrant sur le quotidien des communautés de Belfast, ndlr), le 12 juillet 1974 dans le quartier loyaliste de Sandy Row, à une époque difficile dans l’histoire de l’Irlande du Nord. C’étaient les débuts des troubles, les tensions étaient au plus haut, avec des attentats et des meurtres toutes les semaines, quand ce n’était pas tous les jours. Le couple qui s’embrasse sur la photo est formé par le photographe de guerre français Gilles Peress et la journaliste française qu’il fréquentait à l’époque. Bill apprenait alors son métier de photographe, c’est donc Gilles qui a préparé le shooting. Gilles est connu pour avoir déclaré qu’il n’accordait plus vraiment d’importance à la «bonne photographie» et qu’il récoltait des preuves pour l’Histoire. Pour moi, cette image prouve que l’amour existe, même dans les entrailles de la haine pure.»
Les troubles
«J’appartenais à la communauté catholique, et même si notre maison a été plastiquée par les loyalistes, puis envahie et détruite par les militaires britanniques, mes parents m’ont appris à ne juger personne par ses origines, sa couleur ou ses croyances. Cette image avait donc tout pour me plaire. Durant les troubles en Irlande du Nord, j’ai vécu l’unification de personnes venant de tous les coins du pays grâce à ces dénominateurs communs qu’étaient la musique, l’art, le cinéma ou la mode. Cette photo parle directement à cette culture. L’amour, pas la haine. Drop Acid not Bombs !»