Menu
Libération
Casque t'écoutes ?

Dennis Morris : «La sueur pleuvait du plafond»

Le photographe britannique Dennis Morris sera, l'année prochaine, à la Maison Européenne de la Photographie, à Paris, pour une rétrospective. (DR)
publié le 20 janvier 2024 à 1h20

Photographe et designer de légende, Dennis Morris a côtoyé les plus grands dès l’adolescence (Bob Marley, Sex Pistols). Il était à Paris pour l’exposition «Colored Black», son travail sur la communauté jamaïcaine de Londres dans les années 70. Une grande rétrospective aura lieu l’année prochaine à la Maison européenne de la Photographie.

Quel est le premier disque que vous avez acheté adolescent ?

J’étais à l’école, c’était Wet Dream de Max Romeo (rires).

Votre moyen préféré pour écouter de la musique ?

Je l’écoute toujours sur des CD ou sur des vinyles. Je n’aime pas trop marcher en écoutant de la musique. Les plateformes de streaming, ce n’est pas mon truc et, en plus, ce n’est pas l’idéal pour les artistes. Je préfère acheter des disques !

Quel est le dernier disque que vous avez acheté ?

Le Black Album de Lee Perry.

Où préférez-vous écouter de la musique ?

Chez moi. Je travaille toujours en musique. J’allume aussi la télé en baissant le son. C’est comme ça que je travaille.

La chanson que vous avez honte d’écouter avec plaisir ?

Une chanson de, toujours, Lee Perry : Fungus Rock (rires). Elle est sur son album avec Dubblestandart. Ari Up chante dessus aussi.

Le disque que tout le monde aime et que vous détestez ?

Gangnam Style !

Votre plus beau souvenir de concert ?

Sans hésiter le concert de Bob Marley au Lyceum en 1975. Il a donné lieu à un album live dont j’ai fait la pochette. Le concert des concerts ! Il y avait tellement de monde et il faisait tellement chaud que la sueur pleuvait du plafond ! Les rastas criaient «Jah !», c’était phénoménal. Bob est monté sur scène, il savait que ce concert serait une sorte d’apothéose et il a fait ce qu’il fallait faire. Il y a eu aussi les Sex Pistols à Penzance, dans les Cornouailles. C’était une des rares fois où ils ont donné un concert en entier. D’habitude, ils devaient souvent arrêter au bout de trois, quatre morceaux. Ce concert était incroyable.

Le disque pour survivre sur une île déserte ?

Probablement, Rastaman Vibration de Bob Marley.

Quelle pochette de disques avez-vous envie d’encadrer chez vous comme une œuvre d’art ?

Un visuel de Pink Floyd, The Meaning of Life, celui du nageur qui est dans du sable. Je l’ai toujours aimé. Mais j’aime tous les visuels de Pink Floyd, en particulier ceux réalisés par Hipgnosis, ces types étaient vraiment uniques. Si je devais mettre une de mes photos, je mettrais celle de la pochette de Broken English de Marianne Faithfull.

Préférez-vous les disques ou la musique live ?

J’aime les deux mais j’ai passé tellement de temps debout pendant des heures pour shooter des groupes en liveque, maintenant, quand je vais à un concert, je reste assis ! En fait, maintenant, je préfère écouter de la musique chez moi.

Un disque que vous aimeriez entendre à vos funérailles ?

Je n’y ai jamais songé mais peut-être My Way de Frank Sinatra. Quand il chante «I totally did it my way», ça résume tout !

Quel est le disque que vous partagez avec la personne qui vous accompagne dans la vie ?

Comme ma femme aime le disco, c’est We are Family de Sister Sledge et Chic (il chante). Nous sommes une famille unie !

Le morceau qui vous rend fou de rage ?

Slavery Days de Burning Spear ! (il la chante).

Savez-vous ce qu’est le drone metal ?

Non mais je pense pouvoir imaginer ce que c’est ! (rires).

Votre musique de film préférée ?

Shaft d’Isaac Hayes. Pour moi, c’est un film important car il a été réalisé par Gordon Parks, le premier photographe noir qui a travaillé pour Time-Life et qui est une de mes grandes influences.

Le groupe dont vous auriez aimé faire partie ?

Houla, il y a tellement de groupes mais sans doute de Funkadelic. Leur musique était révolutionnaire et vraiment en avance sur son temps. Ils étaient une sorte de Pink Floyd noir.

Y a-t-il une chanson qui vous fait toujours pleurer ?

Oui, One World de John Martyn.

Ses titres fétiches

The Equals Black Skin Blue Eyed Boys (1970)
John Lennon Imagine (1971)
Bob Marley War (1976)