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Livres
«Hardcore», la fiction Pulp
Un beau livre invite à une immersion visuelle dans l’univers glamour et vintage de «This is Hardcore», album du groupe de Jarvis Cocker. On y croise le légendaire DA Peter Saville, le peintre John Currin ou le photographe Horst Diekgerdes.
En 1998, Pulp décochait son chef-d’œuvre d’album, le majestueusement dépressif This is Hardcore, avec sur sa pochette une figure de proue ambiguë : l’image d’une jeune femme blême au regard vide, allongée nue sur un pouf en cuir écarlate. Est-elle vivante ? Est-ce misogyne ? Est-ce bien raisonnable ? C’est «hardcore», énonce le titre, en police Helvetica impitoyable. «Hardcore» comme «noyau dur», pour creuser les apparences et trouver le ver dans le fruit. Lire la suite
«Mondes souterrains» de Stephen Ellcock, collages au centre de la Terre
Puisant dans une iconographie riche, chinée sur Internet ou dans de vieux manuels, le Britannique mêle œuvres de toutes époques et types pour créer son album.
Dans les abysses et les entrailles de la Terre sont tapies les pires créatures. Mais de là, jaillissent aussi les plus belles illuminations. C’est bien dans les cavernes que l’on trouve les peintures rupestres, premières traces artistiques de l’espèce humaine. C’est aussi dans une caverne que Platon emprisonne des hommes à moitié aveugles pour les libérer ensuite de leurs illusions grâce à la lumière, la connaissance et la philosophie. Sorte de spéléologue iconographe, Stephen Ellcock a magnifiquement illustré cette ambivalence des gouffres dans son recueil d’images Mondes souterrains, suite de la Danse cosmique. Pensé comme un Voyage dans les profondeurs réelles et imaginaires, de son sous-titre, ce magnifique livre en petit format s’appuie sur une riche iconographie, sagace et pleine de surprises. Lire la suite
«La Planète sauvage» en version restaurée, tout un univers
Pour ses 50 ans, le chef-d’œuvre d’animation de René Laloux et de Roland Topor ressort accompagné d’un livre sur sa genèse. Sublime.
Des géants à la peau bleutée faisant mumuse avec de minuscules humains réduits à l’état d’animaux de compagnie, une planète lointaine, que peuplent un bestiaire fantastique et une flore tout en exubérances monstrueuses, dignes d’un tableau de Jérôme Bosch, le tout magnifié par la partition subtilement psychédélique d’Alain Goraguer… Cela fait cinquante ans que la Planète sauvage (1973) infuse la mémoire cinéphile de son inquiétante étrangeté. Anniversaire dignement fêté avec la parution d’un somptueux coffret et d’un beau livre, l’Odyssée de la planète sauvage, retraçant sa genèse. Adapté d’un roman de science-fiction (Oms en série de Stefan Wul), ce chef-d’œuvre pop du cinéma d’animation arty, davantage destiné aux adultes qu’aux enfants, doit son hallucinante beauté, mâtinée d’esprit de fronde et de mélancolie, aux talents conjugués de René Laloux (à la réalisation) et Roland Topor, qui en a conçu les dessins, et dont on reconnaît bien le petit théâtre de la cruauté, surréaliste et cauchemardesque. Lire la suite
Photo
«Tokyo Jazz Joints», la note bleue et l’addition
Le photographe nord-irlandais Philip Arneill, résident au Japon durant vingt ans, a sillonné le pays à la recherche des jazz kissa, ces cafés et bars qui vouent un culte à la musique jazz. Un beau livre rassemble ses photos.
Milestone à Tokyo, Bird / 56 à Osaka, Coltrane Coltrane à Tosu, Billie’s Bar à Chiba, la toponymie des plus imagées suffit pour imaginer ce qu’il se trame dans ces cafés et bars japonais. C’est le sujet de ce livre de photos (129 images en couleurs sur un format 24 x 20 cm), un travail entamé en 2015 pour garder traces de ces espaces menacés par la gentrification qui ronge Tokyo, puis rapidement étendu à toute la péninsule qui regorge de ceux que l’on nomme jazz kissa. Lire la suite
Les coffrets
Delphine Seyrig, tous ses visages
L’actrice, redécouverte depuis 2019 via cinéma, théâtre et expos, fait l’objet d’un beau coffret chez Arte regroupant six œuvres et de précieux bonus.
Delphine ou le temps d’un retour, en six longs métrages et deux courts. Seyrig, l’actrice autrice «off» par excellence, par l’usage de sa voix, la marginalité de ses choix, et l’état d’absence auquel elle semble toujours en proie, n’a jamais été aussi «on». Il y a un an, ce fut le fracas du landernau cinéphile encaissant la consécration de Jeanne Dielman, 23 quai du Commerce, 1080 Bruxelles, élu dans Sight and Sound meilleur film de tous les temps. Lire la suite
Films fantastique : Hammer, de tous les vices
De Fisher à Gilling, un coffret rassemble sept des plus grands succès des studios, chantres du fantastique sauce britannique.
L’époque étant aux ténèbres, autant s’abandonner aux gouffres amers de la Hammer, temple légendaire du fantastique à l’anglaise, qui, des années 50 à 70, ressuscita dans un écrin rouge sang les monstres gothiques d’Universal (vampires, loups-garous, momies et autres morts-vivants avec ou sans bandelettes). Gore en technicolor, filles sexy et érotisme diffus remplacent la palette charbonneuse d’antan. Lire la suite
«Columbo», le petit imper des peuples
Le lieutenant culte, intemporel défenseur des plus faibles face aux puissants, est à retrouver dans une intégrale réconfortante et haute def.
A en croire des articles de presse américains et français, Columbo a été, du haut de ses 50 ans bien tassés, un «hit» du confinement de 2020. Des millions de boomers ont-ils été pris d’une soudaine et massive pulsion nostalgique à assouvir ? Pas sûr. Ce sont plutôt des trentenaires ou des quadras rompus à d’autres conventions dramatiques qui racontent comment ils ont trouvé du réconfort auprès du lieutenant de police à l’imper beige incarné de 1968 à 2003 par Peter Falk. A quoi cela tient-il ? Lire la suite
Hongkong, terrain de je de Mabel Cheung
Avec une grande sensibilité, la cinéaste des années 90 tisse, dans «The Soong Sisters» et «Eight Taels of Gold», l’expérience immigrée.
L’éditeur Spectrum Films a toujours le bon goût de mettre en valeur des pans négligés de l’histoire du cinéma hongkongais : voici le tour de Mabel Cheung émergeant dans les années 80 avec une prédilection pour les histoires d’immigrés chinois tandis que résonnait le compte à rebours de la rétrocession de Hongkong à la Chine. The Soong Sisters, son film le plus ambitieux et ample, sort en 1997, année fatidique, et lui permet de raconter l’histoire de la Chine moderne via un angle féministe. Lire la suite
Jeux vidéo
«Baldur’s Gate 3», «Dredge», «Chants of Sennar»... Méli-mélo à mettre au pied du sapin
Sélection pour tous les goûts et tous les niveaux.