Depuis plusieurs mois des plaintes émergeaient, dessinant l’utilisation de son statut pour intimider et soumettre des femmes. Lundi 25 mars, l’étau s’est resserré autour du rappeur américain Sean Combs, dit Diddy. Des résidences appartenant à la star ont été perquisitionnées par des agents fédéraux aux Etats-Unis. Des policiers armés ont été aperçus entrant dans des propriétés luxueuses du rappeur, à la fois sur la côte ouest et la côte est des Etats-Unis. Le bureau d’enquête du département de la Sécurité intérieure de New York a annoncé dans un communiqué avoir mené des actions aux côtés des antennes de Los Angeles et Miami, ainsi que des forces de l’ordre locales.
Les enquêteurs n’ont pas indiqué immédiatement les raisons de ces perquisitions, mais elles interviennent au moment où le rappeur est en pleine tourmente judiciaire, faisant face à plusieurs plaintes pour viols et agressions sexuelles en lien avec des faits remontant pour certains à plusieurs décennies.
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A la mi-novembre, l’ancienne compagne de Diddy, la chanteuse Cassie, avait été la première à déposer plainte au civil pour viol et violences physiques contre le rappeur. Deux jours plus tard, ils avaient annoncé un accord «à l’amiable» dont les détails n’ont pas été divulgués. La plainte de la chanteuse accusait la star du rap d’avoir eu un «comportement violent» et «des exigences déviantes» durant «plus d’une décennie». Elle expliquait qu’elle avait été battue à maintes reprises, et forcée à des relations sexuelles filmées avec des hommes prostitués.
«Conduite dépravée»
Depuis, deux autres femmes ont porté plainte, dont une, à visage découvert, l’accusant de l’avoir «droguée, et agressée sexuellement» en 1992, à l’époque où le rappeur se faisait appeler Puff Daddy. Cette plaignante assure qu’il avait filmé la scène et diffusé la vidéo en guise de «revenge porn», une pratique visant à dévoiler publiquement des images sexuelles généralement non consenties pour se venger d’une personne.
En décembre, le rappeur a également été visé par une plainte au civil à New York l’accusant d’un viol en réunion sur une mineure de 17 ans en 2003. Dans cette affaire, Diddy est soupçonné d’avoir forcé l’adolescente à boire et de l’avoir droguée, avant de la contraindre à des relations sexuelles, en compagnie du président de sa maison de production Bad Boy Records, Harve Pierre, et d’un troisième individu.
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Douglas Wigdor, un avocat qui représente deux des femmes accusant Diddy, déclarait lundi à l’AFP espérer que ce soit «le début d’un processus qui tiendra Sean Combs responsable de sa conduite dépravée». Le rappeur de 54 ans dément vigoureusement les accusations à son encontre.
P. Diddy avait fondé le label Bad Boy Records en 1993, décennie de gloire pour cette figure majeure de la commercialisation et médiatisation de la scène hip-hop. Avec cette maison de production, il a notamment produit Notorious B.I.G., mort en 1997, et Mary J. Blige. Le rappeur s’est élevé au rang de milliardaire, en investissant au-delà de la musique dans la mode et les boissons alcoolisées.